Article : Fraude à la carte bancaire : nos conseils pour la détecter et s’en prémunir
Article : Fraude à la carte bancaire : nos conseils pour la détecter et s’en prémunir

Fraude à la carte bancaire : nos conseils pour la détecter et s’en prémunir


L’une des principales inquiétudes pour un site e-commerce ou encore un site de tourisme, est d’être la cible de fraudes de paiement à la carte bancaire. Afin de minimiser les risques le plus possible, il est nécessaire de savoir déceler les signes avant-coureurs, et de mettre en place des mesures de précaution. En cas de perte ou d’utilisation frauduleuse, un signalement rapide est essentiel pour protéger à la fois le commerçant et la victime.

Qu'est ce que la fraude de paiement par carte bancaire ?

On considère comme fraude de paiement par carte bancaire, tout paiement par carte de banque ayant été effectué sans le consentement de son titulaire. Les données bancaires peuvent par exemple avoir été récupérées : 

  • Par vol de la carte physique
  • Par piratage des coordonnées bancaires sur Internet, lors d’un achat sur un site non sécurisé, ou encore par l’envoi de mails de « phishing »
  • Via un DAB(1) lors d’un retrait

Pour un site e-commerce, le piratage peut avoir des conséquences non négligeables, tant sur le chiffre d’affaires que sur la relation client, ainsi qu’au regard de la loi. Il est donc nécessaire de savoir s’en prémunir.

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Comment protéger son site de la fraude par carte bancaire ?

La lutte contre la fraude à la carte bancaire ne concerne pas uniquement le commerçant ou le client isolé. Elle ne se limite pas non plus à des mesures techniques : elle constitue un enjeu global qui engage toutes les parties prenantes. Prévenir les débits frauduleux et organiser leur traitement, et éventuellement leur remboursement, exige une démarche commune, où chacun joue un rôle spécifique. C’est dans cette logique de responsabilité partagée que s’inscrit la coopération entre commerçants, clients, banques et organismes de contrôle. Elle implique un écosystème complet :

  • Les commerçants, qui doivent sécuriser leurs systèmes et instaurer des procédures de vigilance.
  • Les clients, qui doivent protéger leurs coordonnées bancaires, signaler rapidement toute perte ou tout débit suspect, et répondre à la demande d’authentification forte.
  • Les banques et prestataires de paiement, qui assurent la conformité réglementaire (PCI DSS(2), DSP2(3)) et accompagnent les acteurs dans la mise en place de solutions robustes.
  • Les autorités de contrôle et accessoirement l’Observatoire de la sécurité des paiements, qui suivent l’évolution des fraudes et publient des recommandations.

Pour le commerçant, protéger les données bancaires de ses clients n’est pas seulement une nécessité. C’est également une obligation, au regard de la conformité PCI DSS. Cette dernière enjoint les entreprises du monde entier permettant les paiements en ligne, à mettre en place un certain nombre de mesures pour protéger les données bancaires de leurs clients.

À ce stade, il est utile de rappeler les principales mesures de précaution à mettre en place afin d’éviter le piratage..

Protéger la connexion/transaction

Les informations de vos clients sont les plus vulnérables lorsqu’ils se connectent à leur compte client ou qu’ils effectuent une opération bancaire en ligne. Voici donc quelques moyens de les protéger lors de ces étapes cruciales :

  • L’utilisation du protocole HTTPS(4) est aujourd’hui un prérequis absolu pour tout site e‑commerce. Il assure le chiffrement des échanges entre le client et le serveur et garantit la confidentialité des informations sensibles (création de compte, connexion, transaction). Un site qui n’est pas en HTTPS est immédiatement perçu comme non fiable, tant par les utilisateurs que par les moteurs de recherche. L’utilisation du protocole 3D Secure(5) (version 2) est aujourd’hui incontournable pour sécuriser les paiements en ligne. Ce dispositif repose sur l’authentification forte, exigée par la directive européenne DSP2, qui combine au moins deux facteurs parmi :
    • Quelque chose que le client connaît (mot de passe, code, identifiants)
    • Quelque chose que le client possède (téléphone, application bancaire, carte à puce)
    • Quelque chose que le client est (biométrie : empreinte digitale, reconnaissance faciale, etc.)

Concrètement, la validation peut se faire par code à usage unique, notification dans l’application bancaire ou biométrie. Dans certains cas, lorsque la banque estime que la transaction présente un risque faible, le protocole permet une authentification sans friction (« frictionless ») : la transaction est validée automatiquement, sans action supplémentaire du client, grâce à l’analyse de paramètres contextuels (appareil utilisé, localisation, historique d’achat, etc.).

  • Cette évolution renforce la sécurité tout en améliorant l’expérience utilisateur. En revanche, si le protocole n’est pas activé, le commerçant peut être tenu responsable du remboursement en cas de fraude.

Protéger les données stockées

En permettant les paiements en ligne, vous pouvez être amenés à stocker des données bancaires (notamment si vous permettez l’enregistrement de ces dernières sur le compte client). Pour assurer leur sécurité :

  • Utilisez un hébergement disposant d’un haut niveau de sécurité : privilégiez l’hébergement sur un serveur dédié, n’hésitez pas à vérifier la réputation des fournisseurs (forum spécialisés, réseaux sociaux…), testez leur SAV (Service Après-Vente) en les contactant et en les interrogeant sur leurs modalités d’assistance, le délai de résolution en cas de problème, comparez les offres et options de sécurité proposées, ne vous précipitez pas sur les fournisseurs low-cost.
  • Sécuriser votre propre réseau informatique en utilisant des anti-virus et pare-feu professionnels. Effectuez régulièrement les mises à jour nécessaires pour éviter toute faille de sécurité.
  • Utilisez une plateforme e-commerce sécurisée (CMS(6), solution Saas(7)…) et assurez-vous qu’elle le reste : restez attentif au site de votre éditeur et surveillez les mises à jour. Appliquez ces mises à jour sur votre site aussi souvent que nécessaire.
  • Protéger l’espace d’administration de votre plateforme e-commerce : par exemple, utilisez des identifiants présentant un haut niveau de sécurité (caractères alphanumériques avec minuscules, majuscules, chiffres et caractères spéciaux), limitez-en l’accès via un filtrage sur l’adresse IP de votre administrateur.
  • Evaluez régulièrement le niveau de sécurité de votre hébergement, de votre réseau et de vos applicatifs en effectuant des tests d’intrusion : il s’agit de prestations réalisées par des experts simulant l’attaque de hackeurs. Elles permettent de détecter d’éventuelles vulnérabilités et vous fournissent des rapports détaillées sur la démarche d’actions correctives à mettre en place.

Toutes ces mesures de précaution ne dispensent pas cependant de garder un œil vigilant sur les commandes passées sur votre site, afin de déceler de potentielles opérations suspectes.

Savoir déceler les signes d'une fraude par carte bancaire

Même avec des mesures techniques solides, la vigilance humaine reste indispensable. Certains signaux doivent attirer l’attention du commerçant:

  • Si le montant total d’un panier est anormalement élevé, et surtout s’il s’agit d’un nouveau client, il se peut que ce soit une commande frauduleuse.
  • De la même façon, un panier dont le contenu manque de cohérence doit vous mettre la puce à l’oreille. Si vous vendez des vêtements auprès d’une clientèle de particuliers, vous devriez être alertés par un panier qui combine à la fois des articles pour femme, pour homme avec des tailles variant du S au XL.
  • Soyez vigilant si l’acheteur cherche à dissimuler son adresse IP(8), ou si son adresse IP provient de l’étranger (et notamment en vérifiant auprès des sites de la Banque de France et/ou de la Banque Centrale Européenne quels sont les pays à fort taux de fraude), ou encore si le pays auquel appartient l’adresse IP du client est différent du pays auquel appartient la carte bancaire.
  • Si les coordonnées bancaires et personnelles de l’acheteur font preuves d’incohérences, il peut être sage de vérifier la provenance de l’achat avant d’envoyer la commande. En effet, les fraudeurs créent des comptes sous des faux noms et de fausses adresses, afin de ne pas être retrouvés. Méfiez-vous donc d’une adresse de facturation qui n’est pas la même qu’une adresse de livraison, d’un code postal qui ne correspond pas à la ville indiquée ou encore d’un indicateur téléphonique situé dans une région différente de celle de l’adresse de livraison.
  • Si vous décidez de contacter l’acheteur par téléphone ou mail (courriel), afin de vérifier la légitimité de sa commande, et qu’il ne vous répond pas, il est plus prudent de mettre sa commande en suspens jusqu’à ce qu’il reprenne contact avec vous.

Il va de soi que, pris séparément, chacun de ces signes peut venir d’une commande tout à fait légitime. Cependant, ils doivent forcer votre vigilance, d’autant plus si plusieurs de ces signes se cumulent.

Conclusion

La fraude à la carte bancaire représente un risque majeur pour les sites e‑commerce et leurs clients. Si les technologies de sécurité comme le protocole 3D Secure 2, le chiffrement HTTPS ou encore la conformité PCI DSS constituent des remparts indispensables, elles ne suffisent pas à elles seules. La lutte contre la fraude repose sur une responsabilité partagée : commerçants, clients, banques et autorités doivent coopérer pour réduire les risques et réagir rapidement en cas d’incident.

Mettre en place des mesures de protection, rester attentif aux signaux suspects et instaurer une relation de confiance avec ses clients sont autant de leviers pour sécuriser les paiements en ligne. Au‑delà de l’aspect réglementaire, c’est la confiance qui se joue : celle qui garantit la fidélité des clients et la pérennité de l’activité.

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