E-commerce : 62% des internautes préfèrent la livraison à domicile
La livraison à domicile est un incontournable sur les sites marchands des géants de la distribution. Elle se démocratise peu à peu. Revue des possibles pour les commerçants.
Lors de l’achat sur internet, la possibilité de livraison à domicile constitue le critère le plus important et le mode de livraison préféré de 62 % des internautes, selon une étude IFOP de 2016. Et pas seulement des générations les plus jeunes. En effet, 89 % des retraités choisissent d’être livrés chez eux ! La livraison à domicile n’est plus l’apanage des géants du web (Amazon, Fnac, Cdiscount…) qui proposent notamment ce service en express, en échange d’un abonnement annuel (Premium). Ell s’est démocratisée.
Des coûts réduits pour les commerçants
Les plates-formes Internet mettant en relation les commerçants et des livreurs auto-entrepreneurs en voiture, scooter, à pied ou à vélo connaissent un fort développement. Les restaurateurs ont été les premiers à profiter de ce service qui, en leur épargnant la gestion d’une flotte de véhicules et d’une équipe de livreurs, a fait croître les ventes grâce à la livraison à domicile. Deliveroo, Foodora, Fetch… Si Take it easy a déjà eu le temps de faire faillite, UberEats a débarqué à Clermont-Ferrand en octobre, sa quatorzième implantation en France, tandis qu’Allo Resto se targue de desservir 2 000 villes à travers le pays.
Pour des livraisons rapides de proximité, les autres commerçants (fleuristes, cavistes, vendeurs de prêt-à-porter, épiciers…) peuvent faire appel aux coursiers de Stuart, racheté par le groupe La Poste. Et ce dans 7 grandes villes de France, que les achats aient été réalisés en boutique ou sur Internet. Ailleurs, de nombreuses start-ups locales se sont spécialisées dans la livraison express.
La naissance des livraisons collaboratives
Autre système, les livraisons collaboratives réalisées par des particuliers profitant d’un trajet personnel pour acheminer les marchandises d’un commerçant en échange d’une compensation. Avec hytchers.com, il s’agit plutôt de trajets longue distance, parfois grâce à plusieurs coursiers en chaîne, chacun profitant de réduction sur le prix du carburant. Pour une livraison rapide de proximité, le commerçant fera plutôt appel à you2you.fr qui laisse la main pour répartir les frais de livraison entre acheteur et vendeur (en ville ou en ligne). Un exemple de prix : 1 euro forfaitaire par livraison pour le vendeur, puis 4,50 euros pour une livraison à vélo de 0 à 2 kilomètres. Autre plateforme intéressante : myboxman.com qui permet d’optimiser les coûts pour une tournée de plusieurs livraisons et de géolocaliser le livreur.
Un service pas toujours garanti...
Pour autant, cette dernière étape de l’acte d’achat cristallise les problèmes : 70 % des acheteurs en ligne sont régulièrement confrontés à un retard, voire à un défaut de livraison ! Et, en moyenne, ce service reste cher pour les entreprises : il représente jusqu’à 20 % de la valeur totale de l’article, selon le cabinet spécialisé dans la logistique LCP. « Contrairement à la livraison en relais, la livraison à domicile nécessite en effet beaucoup d’arrêts et elle est coûteuse en temps pour le livreur », explique Florian Cimetière, co-fondateur d’ITinSell. Elle a également un impact environnemental non négligeable : on estime que le transport de marchandises représente, dans les grandes agglomérations, un véhicule en circulation sur cinq, et 25 % du CO2 émis en ville.
Quelles livraisons demain ?
Comment sécuriser ce dernier maillon de l’acte d’achat tout en offrant plus de flexibilité au consommateur ? Amazon planche sur plusieurs solutions de livraison, y compris à l’intérieur du domicile lorsque les destinataires sont absents. « La livraison par drone dont on parlait beaucoup il y a quelques années n’est pas abandonnée, mais plutôt orientée vers la livraison en zones rurales ou reculées, les contraintes de sécurité étant trop élevées en ville, note Florian Cimetière. Des prototypes de navettes automatiques sont également à l’étude pour les livraisons en zones urbaines. L’idée étant d’être le plus proche possible du parcours du consommateur et de s’adapter à sa mobilité. »